Le terme de diversité n'a pris un sens spécifique que récemment dans le discours de l'institution scolaire. Il recouvre d'emblée une forme de gestion ethnique qui, elle, n'est pas nouvelle. On peut voir dans l'irruption de ce discours principalement une manière de jeter un voile sur les questions d'ethnicisation et de discrimination dans les rapports scolaires.
Huit à douze millions de personnes issues de l'univers culturel rom, dispersées dans toute l'Europe, sont toujours stigmatisées en raison de stéréotypes persistants, en butte à des discriminations constantes et confondues dans un grand tout, malgré l'hétérogénéité de leur culture et de leur histoire. Il est nécessaire, dans une Europe démocratique, de reconnaître enfin les droits fondamentaux de cette minorité et d'améliorer la scolarisation de ses enfants.
Cet ouvrage met en relation des questions politiques (au sens le plus large du terme), des problèmes éducatifs (avec leurs aspects institutionnels et pédagogiques) et des dimensions linguistiques et didactiques. L'unité de cet ouvrage collectif tient à l'attention portée à certains publics scolaires (les élèves nouvellement arrivés en France et ceux " issus de l'immigration "), à la langue française et aux autres langues en présence, aux formes culturelles de l'intégration sociale et éducative, aux pratiques d'enseignement et processus d'apprentissage.
Ce dossier invite à s'interroger sur l'hétérogénéité de l'appellation:"les enfants nouvellement arrivés(ENA )" tant les trajectoires familiales sont diverses.L'accueil des enfants nouvellement arrivés questionne les outils et les méthodes d'apprentissage qui doivent être renouvelés.On peut craindre une dégradation des conditions d'intégration des jeunes migrants du fait du durcissement des conditions du regroupement familial issu de la loi Sarkozy car l'âge moyen des enfants qui arrivent en France augmente, ce qui réduit la chance de ces derniers à accéder à une scolarisation ordinaire.
Cet article constitue une analyse juridique de la réglementation relative à l'entrée et au séjour des mineurs étrangers isolés en France et de la prise en charge de ces derniers(mesures de protection, dispositifs d'accueil et scolarisation.)
Quel sens les jeunes haïtiens donnent-ils à l'école ? Quel doit être le rôle de l'école pour l'intégration de ces jeunes dans la société ? C'est sur ces questions que s'ouvre une longue enquête dans la région parisienne. En passant par les ZEP, la télévision et son influence, la démission des enseignants et des parents, l'auteur veut montrer la détresse de ces minorités ethniques mais aussi la volonté de fer de certains d'entre eux pour en sortir.
A partir de l'expérience de mixité sociale vécue par des enfants gitans sédentaires ou en migration (Perpignan, Toulouse, Barcelone) et des enfants marocains de familles ayant récemment immigré en France, l'auteur cherche à identifier les processus de déscolarisation de ces enfants dans des contextes communautaires où l'école ne peut leur assurer seule la transmission des compétences culturelles et sociales requises dans la société française pour acquérir l'autonomie adulte et citoyenne.
L'étude de parcours migratoires familiaux et individuels permet d'explorer une forme particulière de mobilité, la mobilité intrafamiliale d'enfants et d'adolescents entre la France et le Mali. Les étapes du processus sont analysés en termes de modelage identitaire des fillettes et des jeunes filles en examinant les enjeux de l'éducation, de l'excision et de l'alliance. Plus globalement, il s'agit de saisir les logiques parentales et familiales qui sont sous-tendues par le paiement de la 'dette migratoire'.
La revue consacre un dossier important aux conditions d'accueil des élèves nouveaux arrivants en france et en particulier dans le quartier de Belleville à Paris.Différents thèmes sont aussi abordés : les nouveaux courants migratoires qui traversent l'est de l'Europe en Russie et dans le Caucase, les actions de lutte contre es discriminations entreprises par Orange, l'urgence de conforter l'accès aux soins des migrants atteints par le sida, la proposition de loi pour la reconnaissance d'un véritable droit à l'apprentissage d e la langue française à tous les migrants ,enfin le dialogue interreligieux chez les jeunes.
Sur la base d'une enquête réalisée par entretien en 2005 auprès de 31 personnes d'origine maghrébine (16 femmes, 15 hommes) faisant suite à une recherche réalisée en 1995 auprès de cadres d'origine algérienne, l'auteur cherche à comprendre comment sont vécus l'entrée dans la vie professionnelle, puis le déroulement de la carrière des cadres français d'origine maghrébine. Quatre profils se distinguent dans leur trajectoire professionnelle (parcours ascendant "à la force du poignet", parcours linéaire, parcours descendant, parcours chaotique finalement réussi), mais les carrières professionnelles linéaires et chaotiques rassemblent chacune plus du tiers de l'échantillon. Si les parcours linéaires démontrent qu'il n'y a pas de déterminisme, les parcours chaotiques témoignent de la discrimination qu'ils subissent dans le monde du travail.
Les difficultés scolaires des enfants de migrants peuvent être abordées dans une perspective psycholinguistique. A partir d'une réflexion sur le langage, l'auteur aborde une problématique du bilinguisme qui l'amène à envisager la question des statuts des langues et cultures en présence, le rôle de notre système éducatif et celui des parents. En alternative aux pédagogies bilingues et/ou actives, il propose la reconnaissance et l'introduction dans l'institution scolaire des cultures immigrées.
Les discriminations dont sont l'objet certaines personnes dans des actes courants de la vie sociale (accès à un emploi, à un stage, à un logement...) sont un phénomène avéré en France. Les données statistiques publiques sont d'une grande utilité pour étudier les différences de situation par rapport à l'école, l'accès à l'emploi ou la mobilité sociale entre des populations d'origines différentes. L'échantillon démographique permanent de l'INSEE est une base de données dont les exploitations s'avèrent adaptées à cet objectif. Les données du recensement de 1999 incorporées dans cet échantillon complètent celles accumulées pour les mêmes personnes lors des recensements précédents, ce qui permet d'appréhender le rôle apparent de l'origine nationale, à niveau scolaire et milieu social équivalent, dans la fréquence du chômage que connaissent les jeunes issus de parents immigrés originaires non seulement des pays du Maghreb ou des autres pays d'Europe, mais aussi d'Afrique subsaharienne, de Turquie ou d'Asie du Sud-Est.
Actes du colloque national des 5 et 6 avril 2006.; "Le véritable défi que pose aujourd'hui la pluralité culturelle à l'école ne peut en fait se résoudre en termes républicains, car le déni des références culturelles minoritaires est interprété comme un acte de disqualification. Il s'agirait plutôt de construire un pluralisme commun, idée que la diversité culturelle est un ensemble commun de ressources et de possibles et non une assignation à résidence communautaire". (Jean-Paul Payet)
Les articles comparent les situations en France et au Québec : histoires migratoires ; impact des vagues migratoires ; nouveaux courants migratoires ; esprit des politiques d'intégration ; citoyenneté ; intégration sur le marché du travail ; accès aux soins et à la santé des migrants ; enfants de migrants et école. Un article compare les outils statistiques utilisés en France et aux Etats-Unis pour observer les origines et des minorités ethniques. Enfin, un état des lieux de l'immigration en Grande-Bretagne et au Portugal est présenté.